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Aux Etats-Unis, les républicains embarrassés par la décision de l’Alabama de considérer les embryons congelés comme des enfants

Les républicains, qui étaient déjà sur la défensive à propos de l’avortement, peinent à contenir les retombées de la décision rendue le 16 février par la Cour suprême de l’Alabama, l’un des Etats les plus conservateurs des Etats-Unis.
A la quasi-unanimité de ses neuf juges républicains (un seul a voté contre), la haute juridiction de cet Etat du Sud a qualifié les embryons congelés d’« enfants extra-utérins » méritant la protection de la Constitution, une première aux Etats-Unis. Le président de la Cour, Tom Parker, 72 ans, a fait valoir que l’Etat ayant adopté « une vision de la sainteté de la vie basée sur la théologie », il ne saurait « détruire la vie humaine sans encourir la colère de Dieu ». Avant même la naissance, a-t-il exposé, « tous les êtres humains portent l’image de Dieu. Leurs vies ne peuvent être détruites sans effacer sa gloire. »
Femmes avec leur bébé dans les bras, portant des pancartes « c’est grâce à la FIV que je suis devenue maman », médecins montrant des photos d’enfants nés grâce à la fécondation in vitro, patientes en cours de procédure et paniquées par la menace pesant sur les techniques de procréation artificielle : mercredi 28 février, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur réprobation devant le siège de l’assemblée locale, à Montgomery, la capitale de l’Etat.
A l’intérieur, les élus de la commission de la santé examinaient un projet de loi introduit d’urgence par un groupe de républicains pour protéger les cliniques et les médecins contre les poursuites en justice qui pourraient découler de la décision de la Cour suprême. Celle-ci a pratiquement mis fin à la pratique de la fertilisation in vitro dans cet Etat. L’Université de l’Alabama, à Birmingham, a mis en pause son programme de FIV, ainsi que trois cliniques privées. Certaines entreprises de transport médical refusent de déplacer les embryons congelés des patients hors de l’Etat, par crainte de poursuites juridiques s’ils étaient détruits.
Finalement, la Chambre des représentants et le Sénat de l’Alabama ont approuvé, jeudi, un texte visant à protéger les FIV. Il n’empêche : la décision de la Cour suprême locale a provoqué des remous dans tout le pays, où la fécondation in vitro est largement employée.
Ce débat intervient alors que 14 Etats ont commencé, en 2023, à étudier la codification du concept de « personnalité juridique du fœtus » (adopté par la Géorgie et le Missouri). Près de 2 % des femmes âgées de 15 à 44 ans y ont déjà eu recours, selon une analyse du Pew research Center basée sur les données du National Center for Health Statistics.
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